La Prison des Dauphins

C’EST ASSEZ ! INDIGNONS-NOUS !

photo d'un Dauphin en captivité
Dauphin en captivité

Cette anagramme reflète bien la colère et l’indignation de Christine Grandjean, présidente de l’association C’EST ASSEZ ! qu’elle a créée en 2014 pour informer et sensibiliser les petits et les grands sur la captivité et les massacres des dauphins et des orques en particulier. Le déclic pour elle est arrivé quand elle a appris par des spécialistes que les dauphins se suicidaient en se jetant contre les parois des bassins en captivité. ÉLEAU met en lumière cette association qui mène un vrai combat pour la réhabilitation et la remise en liberté des dauphins et des orques en captivités dans les delphinariums.

Ce sont des mammifères comme nous

Il faut savoir que les cétacés sont des mammifères comme nous et comme nous, ils respirent de l’air et non pas de l’eau comme les poissons. Comme nous, ils ont une cage thoracique et une colonne vertébrale. Comme nous, ils allaitent leurs bébés. Ils vivent en tribu, on appelle cela un pod. Et dans chaque tribu, il y a des familles avec des mamans, des bébés, des tantes et tout le monde aide, comme nous.

Ils nagent 100 à 200 km par jour

Dans le foyer, la dynastie communique avec un dialecte particulier. Les cétacés ont une vie sociétale très importante, comme nous. Ce sont des êtres sensibles, intelligents et solidaires. Quand l’un d’entre eux est blessé, c’est toute la famille qui l’entoure, le protège et le porte pour nager, comme nous. Ils ont des liens affectifs très forts. Ces animaux nagent 100 à 200 km par jour et peuvent plonger jusqu’à 200 mètres, ce sont des voyageurs qui migrent. La vie en captivité n’est tout simplement pas possible pour eux.

Aujourd’hui, la manne touristique et du loisir est très rentable. Les parcs d’attractions fleurissent un peu partout en Europe, en Chine, au Qatar et les cétacés sont particulièrement visés pour nourrir ce marché. Les dauphins sont enlevés à leur famille et séquestrés dans les delphinariums que l’on nomme aussi aquariums. Les femelles et les bébés sont séparés, créant de véritables traumatismes chez ces animaux, comme nous. C’est une vraie prise d’otage mais celle-là est légale et rentable.

En captivité, les soigneurs donnent aux dauphins des anxiolytiques

Pour supporter leur captivité, les dauphins et les orques sont soignés à coup d’antidépresseurs, d’anxiolytiques, d’anti-stress et de médicaments contre les ulcères. Mais ça ne suffit pas, comme nous, la séquestration, la privation de liberté, la maltraitance et la désespérance de ne plus vivre avec les siens poussent les dauphins à se suicider.

Les cétacés, contrairement à nous ont une respiration volontaire, ils dorment avec un demi cerveau pour que leur respiration puisse continuer à être volontaire. La notre est automatique, on ne peut pas décider d’arrêter de respirer. Si on arrête sa respiration, au bout d’un moment, un mécanisme se déclenche pour reprendre un souffle. Il suffit que le dauphin décide de ne plus respirer pour mourir. C’est le cas à Taiji où des bébés dauphins sont enlevés à leurs mères qui les cherchent sans relâche. Puis un jour, désespérées, épuisées, elles décident de plonger pour ne plus remonter. Dans les delphinariums, les dauphins se jettent contre les parois des bassins jusqu’à ce que la mort arrive.

La maturité sexuelle des dauphins est à 13, 14 ans. Les femelles mettent bas en milieu naturel tous les 4 à 5 ans et la grossesse dure presque 20 mois. En France, au Marineland à Antibes, les femelles sont inséminées tous les deux ans à partir de l’âge de 7 à 8 ans alors qu’elles ne sont pas encore des adultes. Les dauphins en liberté ont une espérance de vie de 50 ans environ, en captivité, cette espérance est considérablement réduite.

Alors C’EST ASSEZ ! a mis les bouchés doubles depuis sa création pour changer les règles des delphinariums et arrêter cette maltraitance. L’association a rencontrée des députés pour les alerter sur le sujet et proposer des solutions. Des amendements ont été déposés mais rejetés. Même chose au Sénat, amendements déposés et rejetés. Pourtant des députés de tous les bords ont déjà signé le manifeste de C’EST ASSEZ !.

 Madame Ségolène Royal s’était engagée à créer un groupe de travail mais l’association, les fondations et les spécialistes concernés n’ont pas été invités, malgré la demande des députés.

Mais l’association ne désarme pas, elle demande l’instauration de nouvelles règles pour les delphinariums comme l’a fait l’Angleterre. Aujourd’hui, il n’existe plus de delphinariums au Royaume Unis à cause des règles strictes qu’il a imposées dans la taille des bassins et sa profondeur. Ça aurait coûté tellement cher aux structures pour se mettre aux normes, que les delphinariums n’auraient pas pu être rentable. Ils ont donc fermé.

Parallèlement, C’EST ASSEZ ! étudie un projet de mise en place d’une baie marine protégée en France pour la réhabilitation des cétacés avant leur remise en liberté totale. Ça existe déjà en Israël, car un dauphin qui est né en captivité ou qui y a vécu 15 ans doit réapprendre à chasser et à manger du poisson vivant et non pas mort ou congelé. Il ne doit plus être en contact avec les humains sauf un soigneur qui vérifiera que tout se passe bien. Pour les orques, ce sera la même chose sauf pour ceux dont on connaît déjà la famille qui le reprendra dans son pod automatiquement.

Les dauphins sont victime du commerce

Mais l’association ne s’arrête pas là. Elle dénonce aussi les massacres quasi quotidiens des dauphins un peu partout sur la biosphère. Au Danemark, sur les îles Féroé, un rite initiatique qui remonte au XVI siècle, d’un autre âge, se déroule encore en 2016 avec l’assassinat de centaines de dauphins globicéphales. Dans les îles Salomon du Pacifique, il n’y a pas encore si longtemps, les pêcheurs pêchaient avec l’aide des dauphins, aujourd’hui ils les massacrent par centaines. Leurs dents servent de monnaie d’échange et de dote pour les futurs mariés. Au Pérou, 20.000 dauphins sont massacrés tous les ans sur les côtes. Ils sont dépecés vivants, épluchés, pour servir d’appas pour les requins.

Au Japon, les dauphins sont massacrés comme les baleines. Les plus belles espèces peuvent être sélectionnées pour les delphinariums. Pour le reste, la viande de dauphin est tellement polluée qu’ils la vendent sous l’appellation viande de baleine qui elle est réputée moins polluée. Celle qui n’est pas vendue pour être mangé finit dans les boîtes pour chien et chat, ou comme engrais. Le Japon appelle cela, la gestion des nuisibles…

Nous, mammifères, sommes en train de massacrer, de violenter chaque jour les vies d’autres mammifères pour nourrir le marché touristique des delphinariums très lucratif. En Droit, des mammifères qui massacrent systématiquement et volontairement d’autres mammifères qui ne respectent pas leur vie et qui les séquestrent, on pourrait appeler cela un génocide.

photo de dauphins qui plongent

Aujourd’hui, devant un tel scandale, devant une telle maltraitance, C’EST ASSEZ ! vient de s’ériger devant l’aquarium d’Antibes pour dire STOP !! Maintenant, il faut arrêter ça et libérer les cétacés emprisonnés. Pour la première fois en France l’association, en collaboration avec le réseau cétacé et l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages), vient de porter plainte contre le Marineland à Antibes pour maltraitance.

Agissons !

Il est temps maintenant de nous indigner ! De signer les pétitions et de soutenir le travail de l’association C’EST ASSEZ ! Nous pouvons tous faire quelque chose à notre niveau.

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