Le Spirographe

Tous les plongeurs, les pêcheurs ou les chasseurs connaissent le spirographe (Sabella spallanzanii). Il fait la part belle au décor naturel des fonds marins et l’on peut s’émerveiller de voir cette jolie fleur une fois déployée. Cette espèce est en fait un animal, plus exactement un ver qui vit dans un tube mou pouvant aller jusqu’à 60 cm pour un diamètre de 10 à 25 mm. On peut le trouver en mer Méditerranée, en Atlantique, en mer du Nord ou en Manche sur une profondeur jusqu’à 40m.

Photo d'un spirographe
Spirographe

Description

Le spirographe est sessile, il vit dans un tube fixé sur le substrat dans les zones mal éclairées, sur des fonds meubles, des sables et de la vase, dans les eaux riches en matière organique et en plancton, souvent dans des zones de courants. Son tube est formé d’un mucus que l’animal sécrète et de vase agglutinée. Son corps se compose de nombreux segments (jusqu’à 200 selon l’animal) qui ne sont pas attachés au tube si bien qu’il peut arriver que l’animal en sorte. Le panache et ces nombreux filaments de soie sont constitués de deux lobes dont l’un s’enroule. Les couleurs diffèrent et s’opposent souvent d’où ces nuances éclatantes.

Le tube et le panache sont les seuls parties visibles. Le panache branchial qui dépasse du tube permet à l’animal de respirer car il constitue les branchies externes. Il a aussi un deuxième rôle très important, le panache et ses bandelettes ciliées servent à acheminer les particules en suspension piégées le long de son axe pour trier sa nourriture. Il garde les plus petits morceaux de ce qui est comestible pour lui (algues, bactéries, plancton), le reste est rejeté et expulsé par une gouttière ciliée. La dorade est le principale prédateur du spirographe ainsi que quelques vers comme le Tubulanus annulatus.

Reproduction

Le spirographe est un animal avec un sexe séparé, durant toute sa vie il est gonochorique. Cette espèce est ovipare, la taille minimale d’un adulte est de 150 mm sans la couronne. La fécondation se fait en même temps entre les individus et les ovocytes ont une durée de développement de 9 mois. Les œufs sont nombreux et les femelles de grandes tailles peuvent porter jusqu’à 50 000 œufs qui sont entourés d’un mucus et expulsés grâce au canal excréteur de l’animal quand l’eau de mer est à bonne température, entre 11 et 14 degrés selon les observations.

Moins de 36 heures après l’expulsion des œufs, il y a naissance des larves ciliées nageuses qui possèdent des cils au pôle apical, sur une plaque ectodermique, on dit qu’elles sont trochophores. Durant 3 semaines, les larves vont avoir une vie pélagique avant de s’installer sur le substrat. Le tube muqueux apparaît alors rapidement au bout d’une dizaine de jours et mesure 1 mm de longueur au bout d’un mois.

A noter qu’il est fréquent chez le spirographe de trouver également d’autres espèces sur son tube comme des hydraires, des ascidies ou des algues.

Photo d'un spirographe
Spirographe

Observation

Pour observer cet animal, il faut être patient et s’approcher très lentement car à la moindre alerte, le spirographe rentre dans son tube. Pour une bonne observation, restez d’abord assez loin, évitez de lui projeter les phares pour ne pas l’effrayer. Approchez-vous petit à petit, attention à vos palmes. Et même si l’animal rentre, prenez patience, il va ressortir très lentement, les plus persévérant auront la chance de voir l’animal se déployer et arborer ses plus belles couleurs.

Enfin, cet animal est menacé en Méditerranée à cause de sa pêche car il est utilisé comme appât de choix pour la dorade, il est important de bien faire attention à cette espèce sensible.

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