Tout plongeur a du croiser sur sa route un jour un poisson lézard (Synodus saurus). Avec sa tête aplatie et triangulaire comme celle d’un lézard, il est très reconnaissable. Il existe plusieurs espèces qui se ressemblent et qui vivent dans différentes régions du globe, en Méditerranée, dans les Caraïbes, en Atlantique Est tropical ou aux Canaries. Il mesure une trentaine de centimètres. Sa bouche est fendue vers l’arrière et elle pointe vers le haut.
En le regardant, vous remarquez tout de suite ses nombreuses petites dents tout le long de sa bouche. Ses yeux de couleurs généralement verts sont placés au dessus de la tête et sont entourés d’un anneau. Selon l’espèce, son corps est souvent clair, avec ou pas de lignes longitudinales ou des taches transversales plus sombres. Le ventre est généralement uni. La couleur du poisson lézard dépend souvent du lieu où il se trouve. Sa nageoire dorsale petite et triangulaire est reculée. Ce poisson est benthique, il n’a pas de vessie natatoire.
Le poisson lézard a la particularité d’être fluorescent (lire note article sur la fluorescence sous-marine).
Craintif mais un redoutable chasseur
Ce poisson vit sur les fonds de sable jusqu’à vingt mètres de profondeur. Craintif, le poisson lézard n’aime pas être dérangé, il bondit et s’éloigne de quelques mètres pour échapper à l’importun, mais c’est un redoutable chasseur, enfoui dans le sable il est presque invisible, seuls ses yeux dépassent. Lorsqu’une proie se présente, il l’observe, la guette sans bouger, dès qu’elle est à portée il bondit, se jette sur elle à une vitesse foudroyante et la tue avec ses nombreuses dents. C’est de cette manière qu’il peut par opportunisme s’attaquer quelques fois à des jeunes bécunes jaunes. Ce prédateur mange principalement des poissons, des crustacés et des céphalopodes.
Reproduction
Le poisson lézard est une espèce gonochorique. Il se reproduit du printemps à l’été. Sa fécondation est externe. Les mâles sont souvent en compétition à cette période pour attirer les femelles.
Un poisson envahissant ?
Avec le réchauffement climatique, le poisson lézard à grande écailles qui vit en Méditerranée orientale (Turquie, Égypte) semble se déplacer sur l’ensemble de la Méditerranée. Un déséquilibre qui pourrait bien avoir des conséquences.