On ne parle pas beaucoup de ce drôle de poisson qu’est le poisson crocodile (Papilloculiceps longiceps), il faut dire qu’il ne se rencontre pas partout, il est présent en mer rouge, dans l’océan indien et sur les côtes est-africaines principalement. Il a fait une incursion en Méditerranée par le canal du Suez mais il n’y a été vu que deux fois, c’est une espèce lessepsienne. Ce poisson plat appartient à la famille des Platycephalidae, il est facilement reconnaissable avec sa tête large et plate, son museau prognathe et ses lèvres proéminentes épaisses sont en forme de V. Il a deux nageoires dorsales séparées, la première est courte avec des taches foncées, ses nageoires pectorales et pelviennes déployées sont larges et imprimées de points noirs. Cette espèce d’une longueur d’un mètre environ vit en général près des récifs, sur le sable, les cailloutis ou les herbiers sous une quinzaine de mètres en dessous de la surface mais elle peut aller jusqu’à 40 mètres. Il n’est pas rare de le voir avec d’autres de ses congénères.
C’est un as du camouflage
Le poisson crocodile est le roi du camouflage, sa couleur sable, marron sur le dessus et blanche mais parfois jaune sous le dessous lui permet de se confondre dans son environnement. Il est souvent tapis au fond immobile ; pour attraper ses proies il se met à l’affût en s’enfonçant souvent dans le sable, seuls ses gros yeux globuleux dépassent alors pour être parfaitement invisible, il a sur son iris une dentelle qui lui permet de cacher ses yeux dans l’attente d’une victime. Le poisson ou le crustacé qui a le malheur de passer à moins d’un mètre de lui ne pourra pas s’échapper de l’attaque fulgurante du poisson crocodile. La dentelle sur ses yeux lui sert également de lunettes de soleil pour atténuer la lumière car sur le sable le reflet est souvent fort.
Reproduction
On connaît peu de choses sur la reproduction de ce poisson, on peut tout de même dire qu’il est hermaphrodite protandre, que ses œufs sont fécondés dans l’eau et ses larves sont pélagiques.