La gorgone rouge (Paramuricea clavata) a été découverte en 1887. Elle tire son nom des trois sœurs qui dans la mythologie avaient le pouvoir de changer en pierre ceux qui les regardaient. Ne nous inquiétons pas, les gorgones que nous rencontrons sont inoffensives. La gorgone rouge est une espèce endémique en Méditerranée ouest et dans l’Adriatique.
Cette espèce vit en colonie et en éventail, disposé dans un même plan de forme irrégulière qui peut dépasser 1 métre de hauteur. L’axe principal est fixé au substratum qui donne naissance à de nombreuses ramifications. Ces axes sont percés de logettes abritant de petits organismes appelés polypes atteignant 8 mm qui se signale par leurs 8 tentacules en couronne autour de la bouche. C’est en somme, une sorte d’immeuble sous la mer avec un bâtiment (l’axe principal), ses logements (logettes) et ses habitants (polypes).
Les polypes partagent leur nourriture
Les polypes ont leur propre estomac avec 8 compartiments, mais ils communiquent entre eux par des sortes de canaux qui leur permettent de partager la nourriture. Ils filtrent I’eau au gré du courant pour capturer les micro-organismes en suspension. S’ils sont menacés, les polypes se rétractes et disparaissent dans leur logette.
La gorgone est localement très abondante sur les rochers et les parois perpendiculaires à son support, bien exposée au courant. À certains endroits, on ne trouve que des colonies rouges, ailleurs, elles sont plutôt rouges et jaunes, cette différence serait due a leur alimentation.
Elle offre un bon garde manger à ses hôtes
Sur les sites bien exposés, on peut souvent observer sur ses rameaux des hôtes tels que des vers, des mollusques, de nombreux hydrozoaires, des limaces de mer qui constituent pour ces invités un garde-manger. Les petits requins comme la roussette y accrochent même parfois leurs oeufs volumineux.
Sa reproduction
La reproduction se fait par voie sexuée à la suite de l’émission de gamètes dans I’eau. La fécondation de l’ovule donne une larve nageuse qui vit un temps dans le plancton avant d’aller se fixer au fond pour donner naissance à une nouvelle gorgone. La croissance des colonies est estimée de 1 à 6
mm par an.
Une espèce très fragile
La gorgone rouge met plusieurs décennies à pousser. ll est essentiel que le plongeur fasse très attention avec ses palmes en s’approchant afin de ne pas heurter la colonie. L’ancre des bateaux est aussi meurtrière pour ces cnidaires. Enfin notre responsabilité nous impose de ne pas accepter de commerces souvenir de cette espèce.