Il y a de temps en temps des journées particulières où on a vraiment l’impression d’œuvrer pour la nature. Ce jeudi 6 juillet a été l’une d’elle. ÉLEAU a participé à la campagne de nettoyage « Clean Up Campaign » organisée par Suzuki Marine dans le cadre de son plan environnement. L’entreprise n’en n’est pas à sa première campagne puisqu’elle est engagée dans la protection de l’environnement marin depuis 2010 ; depuis 13 ans elle a mobilisée plus de 15.000 salariés au quatre coins de monde.
Une journée riche d’émotion et de partage
Il est 8H du matin, une trentaine de personnes se rassemblent sur le quai du Gaport à Hyères (Var). Les présentations commencent et une voix tranquille se fait entendre. « Bonjour, je suis Stéphane MIFSUD, je suis heureux de vous accueillir pour cette campagne de nettoyage ». c’est le multi-champion du monde en apnée statique, mais aussi en apnée dynamique, qui nous accueille.
Il nous présente le déroulé de la journée. « Nous allons aller au cœur du Parc National de Port-Cros ». Comment ça, le Parc National a des déchets, il n’est pas propre ? « Le Parc est très bien entretenu et il est propre à 99,9% mais sur les 0,1% qui restent, avec les vents, les courants et beaucoup de bateaux qui viennent à cet endroit, le relief sous-marin fait qu’il y a des déchets. Ces déchets ne vont pas partir tout seuls, si nous ne les enlevons pas, ils restent dans ce milieu naturel qui est exceptionnel ».
Tout le monde acquiesce d’autant plus que la journée est belle, chaude et la mer a décidé de nous laisser travailler en toute tranquillité.
Stéphane continue « Nous en apnée et uniquement en apnée, nous allons aller chercher ces déchets et les ramener pour être recyclés. Ils se trouvent entre 15 et 30 mètres de profondeur ».
Il nous invite à monter sur l’un des semi-rigides qui nous attendent. Nous choisissons le bateau de Stéphane. Les moteurs démarrent, une petite marche arrière et les trois premiers bateaux se dirigent vers la sortie du Gaport. Juste avant de mettre les gaz, deux autres bateaux nous rejoignent, l’un d’eux est celui du magazine Plongez ! avec à son bord son créateur Nicolas BARRAQUÉ et son équipe. Les Flammes de Suzuki sont montés sur le bateau de Stéphane qui accélère. Les appareils photos et les portables sortent des poches pour prendre quelques images de cette expédition exceptionnelle.
4 raies mobula nous souhaite la bienvenue
Nous arrivons sur place une trentaine de minutes plus tard, l’endroit est magique, idyllique, il impose le respect. L’eau est transparente, on y voit les poissons, les moteurs sont aux ralenti et tout à coup un petit cri se fait entendre sur l’un des bateaux « Il y a deux raies mobula, non quatre ». Nous sommes un peu loin de celui-ci, Stéphane avance un petit peu tout doucement et stoppe le moteur. Les raies mobula sont de la taille des raies manta, personne n’en a jamais vu ici aussi près de la côte. Stéphane nous explique qu’elles ne sont pas peureuses, au contraire elles viennent en général voir les bateaux. Nous les voyons venir vers nous et c’est avec une grande émotion que nous les observons longer paisiblement notre bateau, nous laissant le temps de les saluer et de prendre quelques images grâce à l’eau limpide, puis elles repartent. Incroyable moment d’exception et d’émerveillement. Cette journée devient brillante dans les yeux des participants.
Nous nous rapprochons lentement de la baie, les cinq embarcations sont attachées les unes aux autres et les moteurs se taisent. Les cigales ont envahi la côte pour l’été et nous rappellent les films de Marcel Pagnol. Stéphane nous présente ce lieu « Nous sommes ici avec l’autorisation du Parc National de Port-Cros, le fond est à 30 mètres ».
Un travail d’équipe
Les plongeurs enfilent leurs combinaisons, ils sont une petite dizaine. Le reste du groupe reste sur les bateaux pour recueillir les déchets, les mettre dans les énormes poubelles noires ramenées spécifiquement. Les bouées des apnéistes sont mises à l’eau, elles vont permettre de ramener les déchets aux bateaux et pour les gros objets, un petit bateau va les chercher aux bouées.
Il faut préciser que même si l’eau est très claire, depuis la surface on ne voit pas les déchets sur le fond. Les apnéistes travaillent donc souvent à deux en fonction de la taille ou du nombre des déchets. Le premier plonge et n’aperçoit les déchets qu’à partir de dix mètres de profondeur. Il se dirige vers eux et si c’est possible les remonte. Le second commence sa descente, ils se croisent à mi-parcours, celui qui remonte indique du doigt la direction à celui qui descend. Pour tous les participants, cette journée est aussi un moment de détente, de convivialité et de partage de l’amour de la nature.
Durant toute la matinée, nous ramassons une grande quantité de bouteilles en verre, des canettes, du plastique et un même pneu, inacceptable. De retour au port du Gaport vers 13h, l’équipe décharge les poubelles et les pèse. Nous avons ramassé 187 kg de déchets.
En la débarrassant de nos déchets, nous restituons à la nature sa beauté initiale. Et comme a dit Stéphane « Nous on aime l’environnement, on aime le Parc alors on fait notre travail de colibri. On ne va pas changer le monde mais en tous les cas on a fait une bonne action qui a du sens parce qu’elle sert d’exemple aux autres ».
Cette opération a pu se réaliser grâce à toute une équipe qui est derrière Stéphane MIFSUD et son association l’Odyssée Bleue, le Gaport, Euro-Voiles, le magazine Plongez ! et Suzuki Marine.
Une belle journée se termine, c’est sûr, les participants se retrouveront pour la prochaine campagne de « Clean Up Campaign ». A bientôt.
Bravo à toute cette équipe ! En écho avec cette action, dessinatrice, j’ai réalisé une série sur la pollution des océans conçue à partir de photographies de particules de plastiques trouvées sur des plages aux quatre coins du monde ! A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html
Mais aussi sur ce même sujet « Anthropocène » : https://1011-art.blogspot.com/p/planche-encyclopedie.html